Mercosur, « soit on nous protège, soit on nous sacrifie »
Écrit par Ludovic Fossard sur 27 novembre 2024
Cédric Henry, le président de la FDSEA d’Ille-et-Vilaine, revient sur les négociations en cours avec les pays d’Amérique du Sud.
L’accord entre l’Union européenne et le Mercosur inquiète profondément les agriculteurs français. Ils dénoncent une concurrence qu’ils jugent déloyale face à des produits agricoles importés à bas coût, souvent issus de pays où les normes environnementales, sanitaires et sociales sont beaucoup moins strictes. Cet afflux attendu de viande bovine, de volailles ou encore de soja pourrait provoquer une chute des prix, fragilisant en priorité les petites exploitations. Les agriculteurs craignent également les conséquences environnementales de l’accord, pointant du doigt la déforestation massive en Amazonie, exacerbée par l’extension des terres agricoles dans les pays du Mercosur.
Alors qu’en Europe, les agriculteurs doivent répondre à des exigences élevées en matière de durabilité, ils perçoivent cet accord comme un paradoxe menaçant leurs efforts pour une agriculture plus responsable. À cela s’ajoute le risque d’un affaiblissement des normes européennes pour rester compétitif, ce qui serait un coup dur pour la transition écologique.
Enfin, l’opacité des négociations renforce leur sentiment d’injustice, les agriculteurs ayant été peu consultés.
Face à ces enjeux, ils appellent à une révision de cet accord pour garantir la souveraineté alimentaire, protéger les filières locales et promouvoir une agriculture plus équitable et durable.